top of page

Jeudi 6 mars 2025

2ème jour de Carême - Faire la volonté de Dieu

Jeudi 6 mars 2025

Bénédiction du matin

De Jean 4, 34

Notre Seigneur disait à ses disciples : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé »

Message

Ca y est, nous sommes entrés en Carême. Cette parole de notre Seigneur Jésus, brève mais intense, révèlent une profondeur qui ne peut être saisie qu’à la lumière de l’intimité entre le Fils et le Père. En ce deuxième jour de notre chemin de Carême, elle nous est offerte comme une lampe pour nos pas, une boussole intérieure pour réorienter notre vie vers l’essentiel.

Ce n’est pas un hasard si notre Seigneur Jésus prononce cette phrase après avoir rencontré la Samaritaine au puits. Il vient de révéler à une femme marginalisée la vérité sur sa vie, non pour la condamner, mais pour lui proposer l’eau vive. Et c’est là, au cœur d’un acte de miséricorde, qu’il exprime ce qui le nourrit profondément : accomplir la volonté de son Père, faire jaillir la vie là où tout semblait sec et stérile.

Faire la volonté de Dieu n’est donc pas un simple acte d’obéissance religieuse ; c’est une dynamique vitale, une participation active à l’œuvre de salut que Dieu poursuit dans le monde. Pour notre Seigneur Jésus, c’est une source d’énergie intérieure, un feu sacré qui le pousse à aimer, à guérir, à relever, à pardonner… même au prix de l’incompréhension, du rejet, et de la croix.

Et nous ? Quelle est notre nourriture ? Que cherchons-nous à combler, à apaiser, à nourrir dans nos vies ? Trop souvent, nous nous contentons d’aliments éphémères : reconnaissance sociale, confort matériel, distractions constantes. Mais ces nourritures ne comblent pas la faim de l’âme. Elles la masquent. Elles l’anesthésient. Et parfois, sans même nous en rendre compte, nous nous éloignons de celui qui seul peut nous donner une paix durable.

Le Carême, en ce sens, est un temps béni. Non pour se mortifier inutilement, mais pour se désencombrer, pour réentendre cette parole : « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme vivra, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mattieu 4,4).

Faire la volonté de Dieu, c’est vivre de cette parole, non comme d’une loi imposée, mais comme d’un souffle qui ranime notre être, qui nous met debout, qui nous rend vivants.

Cela demande un déplacement…une écoute… un abandon confiant. Car la volonté de Dieu ne s’impose pas à coups de tonnerre. Elle se murmure dans le silence de la prière, dans la fidélité du quotidien, dans le visage du frère ou de la sœur qui attend. Elle est parfois déroutante, car elle va à contre-courant de notre désir de maîtrise, de nos logiques d’efficacité ou de réussite. Mais elle est féconde… elle est vraie… elle libère.

Faire la volonté de Dieu, c’est aussi se rendre disponible à l’inattendu. Comme Marie qui dit « oui » sans tout comprendre. Comme Joseph qui se laisse guider dans ses songes. Comme les prophètes qui acceptent la mission, malgré leur faiblesse. C’est marcher dans une confiance humble, sachant que Dieu écrit droit avec les lignes courbes de notre histoire.

A vous, frères et sœurs, qui lisez ces lignes depuis une rive éloignée, peut-être avec prudence, avec réserve… A vous qui vous êtes éloignés de l’Église, fatigués par des blessures, déçus par des hommes, perdus dans les méandres de la vie…

À vous qui avez mis la foi entre parenthèses, peut-être sans jamais la rejeter tout à fait…
Sachez que Dieu ne vous a jamais quittés. Sa volonté n’a jamais été de vous contraindre, ni de vous juger, mais de vous aimer jusqu’au bout. Faire sa volonté, c’est croire que votre vie compte, qu’elle est précieuse, même si elle vous semble abîmée, même si vous vous sentez loin. Il n’y a pas de distance que son amour ne puisse franchir.

Le Carême n’est pas réservé aux pratiquants fidèles. Il est ce temps de miséricorde où les portes s’ouvrent à tous, surtout à ceux qui ont été blessés, oubliés, ou qui doutent. Dieu ne vous demande pas un retour spectaculaire. Il vous tend la main, simplement. Il vous dit : « Reviens, je t’attendais. »

Et si faire sa volonté, pour vous aujourd’hui, c’était simplement de lever les yeux vers Lui ? De pousser à nouveau la porte d’une église, d’un silence, d’un cœur à cœur ?

Ce n’est pas un devoir. C’est une invitation. Revenez. Il y a une place pour vous. Il y a toujours eu une place pour vous.

Bon Carême à tous,
Didier Antoine

Bénédiction du soir

bottom of page