
Journal d'un catholique libertaire
Qui a pris ses distances vis à vis de l'Eglise, de sa hiérarchie et de son pouvoir
Pourquoi avez-vous choisi de ne plus participer à la vie de votre communauté paroissiale et de pratiquer votre foi en dehors de l'Église, tout en continuant à vous identifier comme catholique ?

Cette question, on me la pose souvent !
Dieu voit bien les choses
Je reste attentif à ne pas croire tous ceux qui affirment que Dieu n’accorderait aucune attention ni n’écouterait les prières de ceux qui ne vont pas à la messe le dimanche, ou qu’il enverrait des épreuves, des punitions, voire des châtiments aux infidèles. Comment Dieu pourrait-il me juger ou me condamner parce que j’ai quitté ma communauté paroissiale ou de vie et que j’ai pris mes distances vis-à-vis de l’Eglise.
Je n’ai aucune crainte. J’ai subi de l’indifférence, des injustices et des humiliations. Je suis semblable aux Galiléens du temps du Christ : un peuple méprisé par les autorités religieuses de l’époque, des laissés-pour-compte, un peuple insignifiant qui veut simplement mettre le Seigneur Jésus au cœur de son existence.
Non ! Je ne me suis pas rejeté moi-même, comme l’affirment certains fidèles.
Non ! Ce n’est pas entièrement de ma faute.
Ma recherche spirituelle n’a jamais cessé, même s’il y a eu un temps d’arrêt, un temps de doute. Si les églises étaient si accueillantes, elles seraient pleines à craquer ! Je ne veux plus vivre ma foi en communauté. C’est mon choix.
Dieu ne me condamne pas.
Je suis un croyant hors norme, mais je garde des valeurs et une grande sensibilité. Je ne rejette pas mon identité catholique. Le catholicisme fait partie de mon histoire, c’est mon identité, et j’en suis fier. Le libertaire que je suis, qui émane de ma foi catholique réside dans la profonde conviction que la liberté humaine est un don divin, une responsabilité sacrée inscrite dans le dessein de Dieu pour l'humanité. Être catholique Libertaire , pour moi, c'est vivre dans une tension créative entre une foi enracinée dans des principes universels et le respect de la conscience individuelle, considérée comme le sanctuaire où Dieu parle à chacun. Cette liberté ne se limite pas à une absence de contraintes, mais se déploie dans le choix du bien, la recherche de la vérité et la quête d'une vie qui honore l'amour et la justice. Ainsi, ma perspective libertaire, nourrie par la doctrine sociale de l'Église, prône une société où l'autonomie personnelle s'allie à la solidarité, un espace où chacun peut exprimer pleinement son potentiel tout en servant le bien commun. Cette vision transcende les antagonismes idéologiques pour célébrer une liberté authentique, éclairée par la lumière de l'Évangile.
Vivre l’Evangile en dehors des structures
Certes, il existe dans l’Église des femmes et des hommes formidables, des prêtres, des religieux et des religieuses extraordinaires. Mais il faut être lucide : le clergé est en déclin, et ce sont les laïcs supérieur , au sein de l’institution, qui prennent le pouvoir.
Je suis un chrétien heureux et libre.
Tout cela ne m’empêche pas de vivre ma foi chez moi. L’essentiel, c’est que l’Évangile reste au cœur de ma vie. Je suis libre :
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libre de ne plus faire partie d’une communauté paroissiale ou de vie ;
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libre de croire chez moi ;
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libre de m’adresser seulement à Dieu et à Jésus, loin des édifices ;
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libre de lire l’Évangile et de le méditer dans ma sphère privée ou en pleine nature ;
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libre de penser par moi-même, avec ma propre sensibilité et mes propres émotions ;
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libre d’agir auprès de ma famille, de mes amis, de tous ceux que Dieu a placés sur mon chemin – mon prochain, mais aussi ceux éloignés de l’Église.
Que nous habitions en ville ou en pleine campagne, je suis convaincu que Dieu et Jésus, à qui je m’adresse chaque jour dans le secret, ne me jugent pas, mais m’écoutent attentivement et me guident. C’est une certitude.
Je remets directement mes péchés à mon Seigneur Jésus. Et il faut le dire : une grande majorité des fidèles ne se confesse plus. Ce n’est pas un acte d’insubordination envers l’Église catholique. Notre Seigneur me pardonne !
Je ne veux plus faire partie des communautés qui, au nom de Dieu ou de l’Esprit-Saint, prétendent me dicter exactement ce que je dois faire, selon leur volonté et leurs pouvoirs et intérêts, sous peine d’exclusion… et, par la même occasion, de la vie éternelle.
Dieu voit bien les choses. Il sait précisément ce que je ressens au plus profond de mon être lorsque je m’adresse à lui, dans ma chambre, celle qui est la plus retirée. Le Seigneur Jésus dit dans Matthieu 6, 6 : « Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. »
La foi libérée des peurs et des dogmes
Depuis que j’ai découvert les bienfaits de la méditation de pleine conscience, mes prières sont devenues plus calmes, profondes et reposantes.
Ne perdez pas la foi. Ayez confiance. Dieu a envoyé son Fils, le Seigneur Jésus, pour nous sauver. Il est venu partager notre condition humaine et en comprendre chaque nuance, y compris celles de ma propre vie… parfois chaotique.
Il est proche de moi. Il ne m’abandonnera jamais. Il est mon guide, ma joie, celui qui me conduit à Dieu, notre Père. Les hommes racontent ce qu’ils veulent. Le peuple n’est plus dupe : les craintes et les peurs ne fonctionnent plus. Jésus et Dieu seuls peuvent me comprendre et juger… Mais rassurez-vous, il ne faut plus croire à un Dieu vengeur.
Personne ne peut affirmer aujourd’hui ce que pensent notre Seigneur Jésus et Dieu notre Père. Personne ne peut prononcer ou prédire des châtiments en leur nom. Encore moi de punir en leur nom. Personne ne peut encore prétendre que toutes les maladies mentales (autisme, schizophrénie etc.) sont des possessions démoniaques. Personne ne peut prétendre que les virus (comme le sida par exemple car il est récent) sont des punitions de Dieu. Idem pour les dérèglements climatiques (catastrophes naturelles). Ces temps sont révolus… et pourtant.
C’est une libération, une révolution de l’amour de Dieu. Cet amour dépasse toutes les doctrines et tous les dogmes. Dieu nous demande simplement de partager son amour avec chaque homme et chaque femme… ceux qui sont le plus éloignés de l’Eglise.
Notre Seigneur Jésus m’aime plus que tout. Il ne fait aucune distinction. Il est mon Berger, celui qui me conduit sur le chemin du Royaume. Son amour est une force immense, même pour une vie imparfaite comme la mienne.
Si la porte de l’Église est fermée, celle du cœur de Jésus reste toujours ouverte, sans barrière ni barricade. Jésus nous le rappelle dans Luc 11, 9-10 :
« Demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; et à celui qui frappe, on ouvrira. »
Je n’ai qu’un seul guide : Le Seigneur Jésus-Christ.
Même si vous avez été blessés et éloignés de votre foi, pour retrouver le bonheur en tant que chrétien, il faut d’abord rechercher votre paix intérieure, apaiser son esprit et se libérer de toutes les contraintes et craintes. C’est une étape essentielle pour reconquérir un esprit libre, serein et tranquille. C’est à la portée de chacun.
Pour moi, en tant que croyant, ma relation avec Dieu le Père et le Seigneur Jésus, son Fils bien-aimée ne pourra jamais être harmonieuse si mon esprit reste tourmenté par le stress et l’angoisse. D’où l’importance de ma rencontre avec la méditation de pleine conscience, qui m’a offert un véritable repos intérieur.
En fin de compte, ma relation avec Dieu et notre Seigneur Jésus dépasse les cadres humains et institutionnels. Elle repose sur une connexion personnelle, intime, sincère, et sur l’amour profond que je ressens pour eux. Mon chemin spirituel est libre, porté par la foi et guidé par les enseignements de l’Évangile.
L’Église, avec ses richesses et ses failles, appartient à mon histoire et à mon identité. Mais je crois fermement que Dieu ne se limite pas à des murs ou à des dogmes. Son amour est universel, inconditionnel, et s’adresse à chacun, là où il se trouve.
Quelles que soient les épreuves, je reste en paix et confiant, certain que Jésus-Christ, mon guide et mon berger, marche à mes côtés, m’écoute et me pardonne. C’est lui qui m’ouvre la porte du Royaume, sans contrainte, sans crainte, avec la puissance infinie de son amour.
Didier Antoine