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A PROPOS

Je me suis converti à l’âge de vingt-ans (il y a 42 ans) après deux ans de recherche sur la présence de Dieu dans ma vie. J’ai été ballotté entre l’évidence et l'incompréhension, l’enthousiasme et le doute… cette crise sombre qui revenait sournoisement toujours au mauvais moment… d’une jeunesse entachée par la maladie d’une mère.​

C’est grâce à quatre rencontres dont la principale est celle des équipiers de la Mission Ouvrière Saints Pierre et Paul (MOPP) fondée par Jacques Loew, prêtre, grande figure de l’Eglise du vingtième siècle. Grâce à eux, ils ont éclairés mes interrogations tant bien que mal… avec les évangiles et les écrits de Jacques, et de Madeleine Delbrêl, autre grande figure de l’Eglise.

 

Ces religieux particuliers se sont installés dans ma commune pendant seize ans de 1982 à 1997… leur mission est entrée dans ma vie… dans mon foyer, celle de porter l’Evangile là où il ne se trouve plus.

Pendant vingt-trois ans, j’ai été salarié de deux institutions catholiques, l’une religieuse, l’autre laïque. Cependant, cette expérience m’a exposé à des aspects pas très glorieux… je n’ai pas vu que de belles choses. Des hommes et des femmes éjectés comme des malpropres… pas seulement sur les compétences, mais sur le bon vouloir de la sainte morale de la haute sphère catholique… ceux qui exprimaient des objections ou des revendications. J’ai connu des rivalités internes dans l'institution parfois violentes… pour prendre la place de l’autre… pour juste un petit pouvoir. J’ai connu des drames qui ont conduit à des destructions psychologiques… Eh Oui !

Au sein des communautés paroissiales et de vie, j’ai été témoin de comportements identiques entre fidèles prêts à tout pour maintenir leur pouvoir… leurs chasses gardées en détruisant les zélés, les ardents enthousiastes ou ceux qui tout simplement cherchaient à s’impliquer en proposant de nouvelles idées. J’ai connu aussi l’inverse, ceux qui propageaient d’ignobles calomnies pour chasser ces pouvoirs en place souvent pour se débarrasser des encombrants avec l’aide du clergé quand il avait trouvé des remplaçants à leur convenance… Eh Oui !

Les abus sexuels révélés ont provoqué un choc sans précédent

Le rapport de la CIASE (Commission Indépendante des Abus Sexuels dans l’Eglise) a suscité un élan de frayeur et de dégoût dans la société française… croyante ou pas. Cela a renforcé ma conviction profonde qu’il y a un véritable malaise dans l’Eglise. Le silence, le camouflage, le mensonge… c’est intolérable.

Je suis conscient qu’il y a dans l’Eglise des actions positives, des personnes formidables, des prêtres, des religieuses, des religieux et des laïcs qui se donnent et offrent du temps pour les autres  sans rechercher une quelconque gloire et s’il n’y a pas de révisions approfondies ou une volonté de faire tomber tous les problèmes passés et futurs dans les oubliettes, rien ne changera. Les églises continueront à se vider.

En tant que catholique qui a pris ses distances vis-à-vis de l’Eglise et des communautés, je soutiendrai toujours ceux qui ont subi des exactions.

J’ai personnellement vécu de grandes difficultés… éjecté brusquement d’une institution catholique  pour avoir dénoncé des manipulations, des coups bas… d’avoir dit tout haut ce que les gens pensaient tout bas. Cette expérience douloureuse a engendré en moi une dépression sévère… mes engagements étaient liés à ma foi… cela a duré près de trois ans… j’en ai gardé des séquelles. J’ai eu un lourd traitement… j’ai pu m’en sortir grâce à la sophrologie et la méditation de pleine conscience qui m’ont permis de retrouver ma spiritualité chrétienne et une paix intérieure.

Je demeure catholique par mon baptême 

Jusqu'à mes dernières forces, je prendrai ma plume pour défendre les victimes de l'Église en tant qu'institution, quelles qu'elles soient et quelle qu'en soit la raison. Je témoignerai sans cesse que l'on peut mener une vie chrétienne bonne et harmonieuse même en prenant ses distances par rapport à l'Eglise Institutionnelle. On peut s'engager pour aider les autres en milieu rural, au niveau local, sans nécessairement passer par des association et fondations fondations catholique situées dans les beaux quartiers de la capitale.

Je reste déterminé à ne plus rester silencieux même si je suis confronté à des tentatives de manipulations sur les réseaux sociaux avec de faux comptes pour me bloquer… eh oui ! Ce fut le cas d’une personne que j’ai bien connu qui a tenté de rentrer dans mon système informatique avec l’aval d’un ancien directeur d’une institution.

Mon identité catholique reste ancrée en moi

Malgré ces épreuves, je reste critique et engagé à débattre dans la quête de réformes au sein de l’Eglise catholique…
Mon engagement découle d’un profond désir d’apporter un soutien indéfectible à toutes les victimes, qu'elles aient subi des abus sexuels ou des manipulations spirituelles, celles qui ont été exploitées, profitant de leur faiblesse. Trop de personnes ont été psychologiquement détruites.
En tant que chrétien responsable, j’utiliserai ma plume avec des mots simples pour dénoncer les injustices qui persistent dans notre monde.

J’arrive à un âge où mon temps est compté, même s'il me reste, par la volonté de  Dieu, encore de belles années à vivre. Je n’ai jamais milité, jamais manifesté, jamais brandi d'étendards… en revanche, je ne me suis jamais tu. J’écrirai pour tous les laissés-pour-compte, qu'il s'agisse des personnes confrontées au handicap, touchées par la pauvreté, ou celles qui font face aux différentes formes d'injustices sociales…

Ma plume s’étendra pour tous les groupes marginalisés par les instances catholiques, tels que les femmes seules avec des enfants, les personnes âgées, les chrétiens divorcés et remariés, les personnes homosexuelles, ainsi que sur des sujets délicats tels que la fin de vie. À travers mes écrits, je cherche à refléter, dans ma petitesse, les enseignements de l’amour et de la compassion de notre Seigneur Jésus, tout en continuant de croire en un monde plus juste, plus fraternel et plus humain.

Didier Antoine

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