
Journal d'un catholique libertaire
Qui a pris ses distances vis à vis de l'Eglise, de sa hiérarchie et de son pouvoir
Mercredi 19 mars 2025
13ème jour de Carême

Matthieu, chapitre 6, versets 7 à 13
Jésus disait à ses disciples : « Dans vos prières, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’en parlant beaucoup, ils se feront mieux écouter. N’allez pas faire comme eux ; car votre Père sait bien ce qu’il vous faut, avant que vous le lui demandiez. Vous donc, priez ainsi :
Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes,
comme nous les avons remises nous-mêmes à ceux qui nous devaient.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal. »
MESSAGE
Le Carême est un chemin de dépouillement, un temps de retour à l’essentiel, où chaque jour nous invite à recentrer notre cœur sur Dieu. Aujourd’hui, l’Évangile nous offre la prière que Jésus lui-même nous a enseignée : le Notre Père. Quelques versets seulement, mais une densité infinie.
Jésus commence par nous détourner des vaines répétitions. Dieu n’est pas un distributeur automatique de grâces auquel il faudrait adresser des formules magiques. Il connaît déjà nos besoins. Alors pourquoi prier ? Parce que la prière nous transforme, parce qu’elle nous unit à Dieu, non pour l’informer, mais pour nous conformer à son amour.
Et quelle prière nous donne-t-il ? Une prière qui commence par « Notre Père ». Dès les premiers mots, Jésus nous situe dans une relation filiale : nous sommes enfants d’un même Père, appelés à la fraternité. Dieu n’est pas un souverain lointain, mais un Père proche, bienveillant. Oser dire « Notre Père », c’est déjà faire un acte de foi et d’abandon.
Puis vient cette triple demande tournée vers Dieu :
Que ton nom soit sanctifié : que nous vivions de manière à révéler la sainteté de Dieu dans le monde.
Que ton règne vienne : qu’il règne dans nos cœurs, dans nos choix, dans notre société.
Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel : que nous devenions des artisans de son dessein d’amour.
Ensuite, la prière nous plonge dans notre quotidien :
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Ce pain, c’est la nourriture matérielle, mais aussi la Parole de Dieu, ce qui soutient notre âme et notre corps.
Remets-nous nos dettes, comme nous les avons remises nous-mêmes à ceux qui nous devaient : Le pardon est la clé de notre relation à Dieu et aux autres : si nous voulons être pardonnés, apprenons à pardonner.
Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. Nous sommes vulnérables, mais Dieu nous soutient dans nos luttes. Cette demande est un cri d’espérance : nous ne sommes pas seuls face à nos fragilités.
Ainsi, en quelques phrases, notre Seigneur Jésus nous enseigne tout ce qui est essentiel : reconnaître Dieu comme Père, accueillir son règne, lui confier notre vie, vivre du pardon et de la confiance.
A vous qui avez pris de la distance avec l’Église,
Vous qui avez peut-être pris du recul, qui avez été blessés ou déçus, qui doutez, qui ressentez que l’Église ne vous parle plus… Cette prière est aussi pour vous. Elle n’appartient pas à une institution, elle est le souffle même de notre Seigneur Jésus. Peu importe le chemin parcouru, elle reste une invitation ouverte.
Si vous n’avez plus les mots pour prier, si Dieu vous semble lointain, essayez simplement de murmurer « Notre Père ». Rien que ces deux mots. Ils ne demandent aucune justification, aucun mérite. Ils sont une main tendue, une porte qui ne se ferme jamais. Peut-être y trouverez-vous un écho, une présence, une lumière douce.
En ce temps de Carême, le Seigneur vous attend, non pour vous juger, mais pour vous accueillir. Vous n’avez pas à tout comprendre, à tout régler d’un coup. Juste faire un pas. Dire un mot. Et peut-être, laisser Dieu faire le reste.
Bon Carême à tous
Didier Antoine