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Vendredi 7 février 2025

Vendredi 7 février 2025

Matthieu 10, 42

Notre Seigneur Jésus disait : Quiconque donnera à boire ne serait-ce qu'une coupe d'eau fraîche à l’un de ces petits, en tant que disciple, en vérité, je vous le dis, il ne perdra certainement pas sa récompense. »

MESSAGE

Il y a dans ce verset une simplicité radicale qui échappe souvent aux docteurs de la loi et aux bâtisseurs de cathédrales. Jésus ne parle pas ici d’un temple, d’un dogme, d’un sacrement ou d’un rituel. Il parle d’un verre d’eau. Un simple verre d’eau fraîche, donné à un disciple. Non pas un miracle éclatant, une conversion spectaculaire, ni un acte d’adoration dans l’encens et la pénombre des églises, mais un geste du quotidien, dépouillé, presque banal.

C’est précisément cette simplicité qui dérange les institutions. Parce qu’elle nous dit que le Royaume de Dieu ne se joue pas dans l’accumulation de rites, dans l’obéissance aveugle ou dans la soumission à une hiérarchie, mais dans un geste de pure humanité. Ce verre d’eau est le sacrement du réel, un signe que l’essentiel se trouve ailleurs que dans les lourdeurs dogmatiques.

Il y a dans ce verset une inversion fondamentale. D’ordinaire, c’est au croyant de servir Dieu, de se conformer aux commandements, de plier le genou. Ici, notre Seigneur Jésus dit que Dieu regarde celui qui donne. Non pas celui qui prie le plus fort, mais celui qui tend la main à un autre. Ce n’est plus une logique de domination, mais une reconnaissance mutuelle entre égaux. Ce verset condamne, en creux, toutes les fois qui oppressent au nom du sacré et réhabilite une foi libre, une foi qui se vit sans chaînes, sans nécessiter une obéissance institutionnelle.

Mais ce verre d’eau, il est aussi donné « en tant que disciple ». Il y a ici une nuance cruciale : ce geste n’est pas un humanisme vague, un altruisme éthéré. Il est un geste qui reconnaît l’autre dans son chemin de foi, dans sa quête de vérité, même quand cette quête se fait loin des sentiers battus, hors des nefs et des dogmes.

À vous qui avez pris de la distance avec l’Église,
Vous êtes partis, peut-être déçus, peut-être écorchés, peut-être simplement lassés des lourdeurs et des hypocrisies d’un clergé qui vous semblait trop préoccupé par lui-même pour voir ce verre d’eau que vous tendiez. Vous avez déserté les bancs des messes, mais pas forcément la lumière intérieure. Vous avez laissé derrière vous des dogmes, mais pas nécessairement l’essence du message de notre Seigneur Jésus.
Ce verset vous appartient. Il dit que la foi ne se mesure pas à la fidélité à une institution, mais à la capacité de reconnaître et d’aimer l’autre, même dans un geste minuscule. Si vous ne savez plus où prier, priez là où vous donnez. Si vous ne savez plus à quoi croire, croyez en ce qui élève l’autre, en ce qui le reconnaît.
L’institution catholique vous a peut-être déçus, mais Dieu n’est pas enfermé dans ses murs. Son Royaume est vaste et parfois, il commence dans un simple verre d’eau fraîche.

Amen !
Didier Antoine

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