
Journal d'un catholique libertaire
Qui a pris ses distances vis à vis de l'Eglise, de sa hiérarchie et de son pouvoir
Cérémonie d'ouverture des JO 2024 : Entre provocations artistiques et esprit olympique
Publié le 29 juillet 2024

Depuis la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, les avis sont partagés entre admiration pour la joie des athlètes et critiques acerbes sur certaines choix artistiques controversés.
Depuis la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, les critiques affluent de toutes parts. Avec un peu de recul, ce que je retiens avant tout, c'est la joie débordante des athlètes naviguant sur la Seine. Habituellement, ils défilent dans les stades avec sérieux et solennité. Mais là, ils sautaient, chantaient, criaient leur joie, et souriaient en parcourant le fleuve de la capitale française, la plus belle du monde. C'est cela qu'il faut retenir avant tout.
Concernant le spectacle, il est bien sûr normal que les avis divergent. Avoir un sens critique soutenu sans haine est rare sur les réseaux sociaux où les opinions s'enflamment facilement. Lorsque je visite une exposition ou une galerie d'art, j'ai le droit de dire que j'aime ou n'aime pas une œuvre, que je la trouve ridicule, de mauvais goût, ou absurde. Idem pour la littérature : je choisis mes ouvrages selon mes goûts et j'ai la liberté de critiquer les auteurs que je n'apprécie pas.
Pour le spectacle de la cérémonie d'ouverture, trois tableaux m'ont semblé de très mauvais goût. À la Conciergerie, qui fait partie du Palais de la cité, résidence principale des Rois de France entre le Xe et XIVe siècle, ancien siège du Parlement de Paris et prison d'État, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, Thomas Joly et son équipe ont choisi d'illustrer uniquement la période de la Terreur de 1793-1794, symbolisée par Marie-Antoinette guillotinée. Voir une figure historique décapitée en gros plan sur nos écrans, avec un fond musical de death metal, était d'une violence inutile, surtout pour les plus jeunes téléspectateurs. Rappelons que la Terreur a fait près de dix-sept mille guillotinés, souvent sans procès, incluant des paysans, des opposants, des pauvres gens, des religieux et des religieuses.
Ensuite, la parodie de la Cène par des drag queens a une fois de plus ciblé les symboles sacrés de la religion chrétienne. Sur X, un internaute se réjouissait en déclarant : « Emmerder les fachos ». Réduire cette séquence à une simple provocation est une réflexion bien courte, comme dirait Cyrano de Bergerac. Une autre réaction soulignait que la séquence avait choqué Marion Maréchal, considérant cela comme un succès. Est-ce vraiment le but d'une cérémonie olympique ?
Cette controverse soulève une question essentielle sur les limites de l'art et de la provocation dans un contexte aussi universel et rassembleur que les Jeux Olympiques. La cérémonie d'ouverture, souvent regardée par des millions de personnes à travers le monde, est censée célébrer les valeurs de l'amitié, du respect et de l'excellence, sans distinction de culture, de croyance ou d'orientation. Si l'art et la parodie ont leur place dans la société, leur inclusion dans un tel événement mérite une réflexion approfondie. Provocation et satire sont des outils puissants pour critiquer et questionner, mais leur emploi dans des moments de rassemblement mondial peut diviser et polariser plutôt qu'unir.
Ainsi, la question demeure : la parodie de symboles religieux dans une cérémonie olympique contribue-t-elle réellement à l'esprit de fraternité et d'unité qui devrait prévaloir ? Ou risque-t-elle, au contraire, de renforcer les divisions et les tensions au sein de la communauté internationale ?
Enfin, Philippe Katerine, nu et peint en bleu pour représenter Dionysos, fils de Zeus, a suscité de vives réactions. Dionysos, divinité grecque associée au vin, à la fête, à la folie et à l'extase, symbolise à la fois la joie et la destruction, la création artistique et la folie. À une époque où beaucoup ont du mal à se nourrir convenablement, présenter un Dionysos dans un plat d'orgie paraît déplacé. Marie-Antoinette a été guillotinée pour bien moins que cela...
L’exposition de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 que je viens de voir a désormais fermé ses portes. Cet événement, qui se voulait être un moment de spectacle et de fête, n'a malheureusement pas suscité chez moi l'émotion attendue. Cependant, il est maintenant temps de laisser place à ce qui fait véritablement l'essence des Jeux : la compétition, la performance, les rires, les larmes, le bonheur et les médailles.
La compétition sportive est le cœur battant des Jeux Olympiques. C'est l'occasion pour les athlètes de montrer le fruit de leur travail acharné, leur talent et leur détermination. Ces moments de performance extrême sont souvent accompagnés d'émotions intenses, aussi bien pour les sportifs que pour les spectateurs. Les rires des victoires, les larmes des défaites, chaque instant est un rappel de l'humanité et de ses complexités.
Les médailles, symboles de réussite et d'excellence, sont le couronnement de ces efforts. Les athlètes les embrassent avec fierté, tout comme on embrasse la vraie vie, avec ses défis et ses triomphes. Ces moments de victoire sont des célébrations de la persévérance, du dévouement et de la passion.
Les Jeux Olympiques ne sont pas seulement une compétition sportive ; ils sont aussi une célébration des valeurs humaines les plus nobles. L'esprit de camaraderie, de respect mutuel et de paix est au cœur de cet événement mondial. Bien au-delà des polémiques et des critiques éphémères, les Jeux doivent rappeler ce qu'il y a de meilleur en nous.
En fin de compte, les Jeux Olympiques sont une occasion unique de rassembler le monde autour de valeurs positives et de partager des moments de joie et de fierté. C'est une célébration de l'humanité dans toute sa diversité et sa grandeur. Que les épreuves commencent, et que l'esprit olympique brille à travers chaque performance et chaque sourire.
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