
Journal d'un catholique libertaire
Qui a pris ses distances vis à vis de l'Eglise, de sa hiérarchie et de son pouvoir

Samedi 1er février 2025
Notre Seigneur Jésus disait à ses disciples : « Cherchez d’abord le règne de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera ajouté. Ne vous inquiétez donc pas pour demain, car demain s’inquiétera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine »
La Parole de Dieu au cœur de ma vie
Notre Seigneur Jésus, dans ce passage de Matthieu, nous invite à une priorité radicale : celle du Royaume de Dieu. Ce Royaume n’est ni un territoire, ni un simple idéal moral, mais une présence, une respiration, une confiance absolue en ce qui est plus grand que nous. Notre Seigneur Jésus ne parle pas ici d’une Église, d’une institution, ni même d’une orthodoxie bien définie. Il parle d’une quête qui dépasse les frontières et les dogmes, d’un appel à poser les bonnes fondations avant de s’inquiéter du superflu.
Dans ces deux versets, il y a un écho libertaire, une rupture avec les logiques du monde qui nous enserrent. Le Seigneur Jésus ne nous exhorte pas à nous soumettre aux règles des puissants, ni à nous enfermer dans les angoisses d’un lendemain incertain. Il nous demande d’habiter pleinement l’instant présent, non pas dans une insouciance naïve, mais avec une foi libre, débarrassée du poids des stratégies et des craintes économiques ou sociales qui nous empêchent d’avancer.
La justice dont parle le Seigneur n’est pas celle des tribunaux ni celle des codes, mais une justice intérieure, celle qui rétablit l’harmonie avec soi, avec les autres, avec Dieu – quel que soit le nom que nous lui donnons. Cette justice n’a rien à voir avec le légalisme religieux, avec ces pesanteurs qui parfois nous ont éloignés de l’Église, mais tout à voir avec l’amour, la droiture et la sincérité de l’engagement.
Et puis, il y a ces mots d’une audace folle : « Ne vous inquiétez donc pas pour demain, car demain s’inquiétera de lui-même. » Dans un monde où l’inquiétude est devenue un mode de vie, où la sécurité est l’obsession ultime de chaque individu, cette parole claque comme une provocation. Notre Seigneur Jésus ne prêche pas l’irresponsabilité, mais une souveraine liberté face aux angoisses qui nous paralysent. À chaque jour suffit sa peine : vivre le moment présent avec justesse et vérité vaut mieux que d’être hanté par un futur hypothétique.
Vous qui avez pris vos distances vis-à-vis de l’Église, qui avez quitté les bancs d’une institution qui vous a peut-être déçus, oppressés, violentés ou simplement lassés, entendez bien ceci : le Royaume ne se trouve ni dans les murs d’un temple, ni dans l’obéissance aveugle à des dogmes figés. Il est là où bat un cœur en quête de vérité, là où une conscience refuse les compromissions, là où un esprit s’ouvre à l’inattendu de Dieu. Ne croyez pas que votre éloignement vous ait retranchés du message du Seigneur Jésus. Peut-être, au contraire, vous a-t-il rendus plus proches de son souffle le plus pur : celui d’une foi libre, d’une espérance indomptable, d’un amour qui ne s’embarrasse pas des conventions. Le Royaume est pour les chercheurs que nous sommes, pour les assoiffés, pour ceux qui n’ont pas peur de déconstruire pour mieux reconstruire.
Alors, ne vous inquiétez pas du regard des autres, ni des jugements humains. Cherchez, avancez, doutez, tombez, relevez-vous. Le Seigneur Jésus ne vous demande pas d’être conformes, il vous demande tout simplement d’être vrais. Et cela, personne ne peut vous le retirer.
Didier Antoine