
Journal d'un catholique libertaire
Qui a pris ses distances vis à vis de l'Eglise, de sa hiérarchie et de son pouvoir
Matthieu 6, 6

Notre Seigneur Jésus disait : « Toi, cependant, lorsque tu pries, entre dans ta chambre la plus retirée, ferme ta porte et prie ton Père qui est dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te récompensera. »
MESSAGE
Ce verset de l’Évangile de Matthieu est l’une des rares paroles de notre Seigneur Jésus qui échappe à toute institution, à toute liturgie, à toute hiérarchie. Notre Seigneur Jésus y enseigne une prière sans temple, sans prêtre, sans rituel public : une prière libre, intime, un face-à-face avec Dieu sans médiation humaine.
« Entre dans ta chambre la plus retirée, ferme ta porte… » Il y a là une radicalité qui dérange certes. Ce n’est pas seulement une invitation au silence, c’est un rejet du spectaculaire, de l’ostentation, des prières que l’on fait pour être vu ou validé. Notre Seigneur Jésus s’inscrit contre une religion devenue apparente, où la relation avec Dieu est une affaire d’image, de prestige, de pouvoir. C’est une déclaration d’indépendance totale.
Loin des institutions, cette parole résonne comme une révolution intérieure. Loin des dogmes figés, elle ouvre un chemin où la foi se vit dans le secret du cœur, loin des regards, loin des jugements. Le Père est là, dans ce secret, et c’est là qu’il se révèle. Ce verset seul pourrait suffire à fonder une spiritualité affranchie de toutes les structures humaines.
Vous qui n’allez plus à la messe, qui ne pliez plus le genou devant des rites qui vous semblent vides, vous qui avez aimé, puis douté, puis fui, peut-être… Ce verset est pour vous. Il dit que Dieu n’a pas besoin d’intermédiaires pour vous voir. Il dit que votre foi, même ébranlée, même solitaire, a toute sa place dans ce secret où Dieu, notre Père vous attend. N’ayez pas peur de cette distance. Ce n’est pas un désert, c’est un espace de vérité et de liberté. C’est là, loin des chœurs, loin des sermons, que peut renaître la prière, non comme un devoir, mais comme croyant libre. Vous n’avez pas quitté Dieu en quittant l’Église. Peut-être est-ce là, dans le silence de votre chambre fermée, que vous le trouverez enfin.
Amen !
Didier Antoine