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Lundi 24 mars 2025

17ème jour de Carême - Ne pas juger : La paille et la poutre

Lundi 24 mars 2025

De Matthieu 7, 1-5

Jésus disait à ses disciples : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l'on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'œil de ton frère. »

MESSAGE

En ce temps privilégié de Carême, temps de désert intérieur et de vérité retrouvée, nous sommes invités à une introspection sincère et profonde de nos attitudes et de nos jugements envers autrui. L'évangile d'aujourd'hui nous met face à une réalité dérangeante : celle de notre propre facilité à juger les autres sans voir clairement notre propre état. Notre Seigneur Jésus utilise une image forte, déconcertante, celle de la paille dans l'œil du frère et de la poutre dans notre propre œil, pour révéler l'hypocrisie latente qui se cache souvent derrière nos jugements hâtifs.

Cette parole du Seigneur Jésus nous invite à dépasser l'apparence immédiate, à plonger plus profondément dans notre cœur afin d’y découvrir nos propres incohérences. À quel point sommes-nous prompts à pointer les erreurs d'autrui tout en minimisant les nôtres ? N’avons-nous pas, à travers nos critiques, cherché inconsciemment à détourner l'attention de nos propres failles ou à masquer notre fragilité intérieure ? Ce temps de Carême est une grâce qui nous est offerte pour reconnaître avec humilité que notre regard est souvent déformé, voilé par l'orgueil, l'égocentrisme ou la peur de confronter nos propres manquements.

Le Seigneur Jésus ne nous invite pas à nier les fautes ou à fermer les yeux sur le mal, mais à adopter un regard renouvelé, empreint de compassion et de patience, conscient que chaque être humain porte en lui une histoire complexe, un cheminement personnel parfois marqué par des blessures invisibles. Reconnaître notre poutre intérieure, c’est reconnaître notre commune humanité, notre vulnérabilité partagée. Cette prise de conscience nous rapproche les uns des autres et nous rend capables d’une vraie fraternité, fondée sur l’humilité et l’amour véritable.

Ce Carême est donc un appel urgent à un changement profond d’attitude : laissons tomber les masques d'une perfection illusoire, déposons nos jugements trop sévères au pied de la croix du Seigneur Jésus. Que ce temps béni nous permette de guérir notre propre regard afin d’être authentiquement disponibles pour accueillir l'autre dans sa vérité, sans juger ni condamner, mais en l'accompagnant avec patience et miséricorde.

À vous tous qui avez pris de la distance vis-à-vis de l’Église, sachez que vous n’êtes ni jugés ni condamnés. Vos doutes, vos blessures, vos éloignements sont connus et accueillis avec respect et compassion par notre Seigneur Jésus. Peut-être avez-vous rencontré une Église imparfaite, souvent maladroite dans ses approches, parfois même blessante. Mais souvenez-vous que l’Église authentique, dans son essence profonde, est faite d’hommes et de femmes tout aussi imparfaits que vous, cherchant ensemble à vivre l’Évangile avec sincérité, humilité et charité. Le problème c’est sa hiérarchie et son pouvoir. Beaucoup se sont éloignés de l’institution… trop de blessures… trop de souffrances. Notre Seigneur Jésus vous invite à revenir auprès de Dieu, de retrouver refuge auprès de son Père. Il vous révèle que l’amour de Dieu est une réconciliation possible… une réconciliation dans l’espérance et la vérité.

Bon Carême à tous
Didier Antoine

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