À première vue, ces mots semblent être une invitation au réconfort, une exhortation à la foi en des temps d’incertitude. Mais quand on les lit avec les yeux de ceux qui ont pris de la distance vis-à-vis de l’institution ecclésiale, ils résonnent autrement.

Le Seigneur Jésus ne dit pas « Faites confiance aux hommes qui parlent en mon nom », ni « Suivez aveuglément une doctrine figée ». Il ne soumet pas à une structure hiérarchique, il ne menace pas d’exclusion ceux qui doutent, questionnent, ou refusent d’obéir à des dogmes rigides. Il s’adresse directement à l’être intime, au cœur, et lui demande de ne pas céder à la peur. Cette parole n’est pas une injonction au conformisme, mais un appel à la liberté intérieure, à une foi qui ne se laisse pas enfermer dans des institutions, des clergés ou des règles imposées d’en haut.

Pour ceux qui, comme moi, ont pris du recul vis-à-vis de l’Église, ce verset est un point d’ancrage. Il nous rappelle que la relation à Dieu ne dépend pas d’un rite validé par une autorité humaine, ni d’une appartenance formelle à une communauté religieuse. C’est une confiance à bâtir hors des dogmes figés, dans une quête où l’esprit reste libre et le cœur ouvert.

Vous qui avez quitté l’institution, lassés des interdits, des hypocrisies et des certitudes assénées, sachez que le Seigneur Jésus ne vous a jamais quittés. Il ne vous juge pas, ne vous réclame ni allégeance ni soumission. Il ne vous enferme pas dans un cadre trop étroit pour votre esprit en quête d’espace. Si vous cherchez Dieu, cherchez-le sans crainte, dans les marges, dans vos doutes, dans votre liberté. Et si votre cœur est troublé, écoutez ces mots encore une fois : « Ne soyez pas troublés. » A ce moment précis, vous êtes déjà en chemin.
Amen !
Didier Antoine