top of page

Actualités

IMG_DA08128c.png

Eduquer ou sombrer devient un choix de société

Vendredi 6 juin 2025

A travers les violences d’une soirée, c’est le miroir brisé d’une société en perte de repères qui se révèle. Entre abandon éducatif et vide spirituel, le chaos n’est plus un accident, mais une conséquence.

Samedi 1er juin au soir, la France a encore basculé. À 22 heures, alors que le PSG n’avait pas encore soulevé son trophée, les rues étaient déjà livrées au chaos : pillages, violences, près de cinquante interpellations, deux morts, des policiers et des pompiers attaqués. Ce n’était pas une liesse mal maîtrisée, c’était une meute… une horde sans but… sans idéal… sans honneur. Un reflet brutal d’une génération abandonnée, nourrie au vide… sans repères… sans foi ni loi.


Alors oui, je suis consterné. Que se passe-t-il dans mon pays ? Pas une consternation politicienne ou médiatique, c’est une consternation spirituelle — cela peut surprendre. Il ne s’agit pas d’un simple « fait divers ». Ce que j’ai vu, c’est le fruit d’une société qui a coupé ses racines, renié ses pères et ses philosophes. Une société qui ne croit plus en rien et qui récolte le néant.

Ces jeunes n’étaient pas là pour le sport. Ils ne fêtaient rien. Ils ont commencé bien avant la fin du match. Ils venaient pour détruire parce qu’on ne leur a jamais appris à construire. Cela prend du temps… c’est de l’éducation.


Tous mes arrière-grands-parents étaient pauvres sans exception. Les deux guerres mondiales n’ont rien arrangé. Certains habitaient dans de véritables taudis. Mes grands-pères ont commencé à travailler à l’âge de 12 ans et 14 ans (cinquante heures par semaine). Mes grands-parents ont transmis à leurs enfants (mes parents) des valeurs, avec en priorité le respect… la reconnaissance… la civilité. Ce qu’ils ont reçu, ils me l’ont transmis… que j’ai transmis à mon tour à mes enfants. Toute ma famille croyait fermement que, par l’instruction, on pouvait devenir des gens bien, croire au bien.


Aujourd’hui, nous vivons dans une société qui ne croit plus en rien… et qui récolte le néant. Cette société n’est plus qu’une ombre d’elle-même, errant sans but au milieu de ses propres ruines. Aujourd’hui, des jeunes frappent, volent, haïssent… en toute impunité. Ils le savent. C’est une minorité qui fait vaciller toute la société. Cette dernière a abandonné cette jeunesse minoritaire en la laissant à la bien-pensance, à une idéologie du vide. Et nous nous étonnons qu’elle cherche un sens dans le chaos, encouragée par certains politiques. Les familles se disloquent… elles n’éduquent plus. On demande à l’école de le faire, alors qu’elle n’arrive plus à instruire (c’est pourtant sa première vocation). On marche sur la tête.


Certains politiques dénoncent les forces de l’ordre. Ces politiques sont de véritables incendiaires. Et l’État baisse les bras… il s’excuse… il tergiverse… dénonce sans corriger. Il compatit, mais n’agit qu’en paroles, laissant les citoyens seuls face à leur destinée, à leur propre peur. Quel monde !


Il est temps de dire la vérité : le chaos qui s’étale sous nos yeux est une faillite morale, culturelle, spirituelle. La conséquence désastreuse de décennies de renoncements, où l’on a troqué le sens contre le confort, la transmission contre l’instant, et la responsabilité contre l’excuse.


Pour moi, catholique libertaire, le Seigneur Jésus est au centre de ma vie, et je n’ai pas peur de dire qu’il est à l’origine de notre civilisation. Sans le Seigneur Jésus, il n’y a que la loi du plus fort, ou pire, celle de la violence. Notre Seigneur Jésus est un pacifique ; sans lui, il ne reste qu’un monde qui cherche la lumière sans jamais la trouver. Un monde qui se débat dans l’ombre de ses propres certitudes, épuisé de ne croire qu’en lui-même.

Alors oui, il faut de l’ordre dans toute société. Oui, il faut des sanctions. Il faut que des hommes et des femmes, des parents, aient le courage de dire à notre jeunesse sans repères :« Tu vaux plus que ce qu’on veut te faire croire. Tu n’es pas un otage de ceux qui veulent faire de toi un révolté… un casseur, et autres faits tragiques. »Cela peut vous paraître naïf, venant de moi qui m’oppose à toute hiérarchie religieuse… qui fait plus de dégâts qu’autre chose. La foi ne se commande pas, elle se vit. La paix véritable ne se décrète pas depuis une chaire, elle germe au plus profond de l’être, dans le cœur de chacun. Ce n’est pas dans les discours qui divisent, ni dans les doctrines qui opposent. La spiritualité se trouve dans le silence humble d’une présence qui nous habite et nous relie tous. Une foi libre, sans domination, sans peur, guidée non pas par des titres ou des dogmes, mais par l’amour et la lumière intérieure.


Qu’on ne s’y trompe pas, ce qui arrive n’est pas un accident… c’est une conséquence. Et ce qui viendra demain sera pire si nous continuons à fuir la vérité, à sacrifier le sens par complaisance envers la facilité, et en cédant à la tentation du repli sur soi.


Il est encore temps… il faut choisir dès maintenant : le chaos ou le courage de reconstruire, pierre par pierre, ce que l’indifférence a laissé s’effondrer.


Didier Antoine REY

Catholique libertaire insignifiant.

© catholiquelibertaire.com 2024-2028
bottom of page