
Journal d'un catholique libertaire
Qui a pris ses distances vis à vis de l'Eglise, de sa hiérarchie et de son pouvoir
HANDICAP
Un hommage aux familles d'aujourd'hui dans la foi et la réalité
Page publiée le 29 décembre 2024

Aujourd'hui, l'Église catholique célèbre la Fête de la Sainte Famille. Un jour particulier dans le calendrier liturgique, une invitation à contempler l'idéal que représente la famille unie autour de l'amour, de la foi et de l'espérance.
Je ne peux m'empêcher de penser à l'élan d'admiration que suscite cette image, souvent mise en avant par des discours conservateurs, comme le socle même de la société. Oui, ils ont raison de rappeler la beauté de ces familles unies, équilibrées, où chacun trouve sa place et son rôle dans une harmonie qui, pour beaucoup, reste un idéal.
Cependant, ce matin, alors que je m'attarde sur le mystère de la Sainte Famille, mon cœur ne peut se résoudre à cette vision unique et souvent réductrice. Car je ne peux oublier ces familles qui vivent dans des r éalités différentes, moins appréciées des conservateurs, souvent passées sous silence ou jugées sévèrement. Ce message que je porte en moi aujourd'hui, je veux qu'il soit un hommage à toutes les familles, sans distinction.
Je pense à ces familles monoparentales, souvent construites dans la douleur mais où jaillit une force insoupçonnée. Ces mères ou ces pères seuls qui, chaque jour, se battent pour offrir un avenir meilleur à leurs enfants. Je pense aussi à ces familles recomposées, qui, malgré les épreuves, parviennent parfois à forger une unité solide et pleine d’amour, contre toute attente. Oui, je connais des familles recomposées où l’amour et la paix rayonnent, d’une manière que peu auraient imaginé possible. Et, bien sûr, je ne nie pas que parfois, dans des foyers qui semblent unis en apparence, règne une souffrance silencieuse. L’inverse existe aussi : des familles disloquées où l’amour et la solidarité persistent envers et contre tout.
En ce jour, ma prière s'élève pour toutes ces familles. Une pensée particulière pour ces femmes seules, veuves ou divorcées, qui élèvent leurs enfants avec courage et dévouement. Que la Sainte Famille, dans sa simplicité et sa sainteté, soit pour elles une source de consolation et d'inspiration. Elles vivent une épreuve que beaucoup ignorent ou minimisent, mais Dieu les voit, Dieu les aime.
En écrivant ces mots, je ne peux faire abstraction de mon propre parcours. Catholique Libertaire, j’ai pris mes distances avec l’institution. Non par rejet de la foi, mais par dépit face à certaines exactions, à certains jugements, à cette incapacité qu'a parfois l'Église à embrasser pleinement la diversité des histoires humaines. J’ai souffert, comme tant d’autres, du poids des regards, des critiques implicites ou explicites adressées à ceux qui ne se conforment pas à la norme. Mais aujourd'hui, je choisis de regarder au-delà. Car si l’institution humaine a ses failles, le message de notre Seigneur Jésus reste pour moi source de vérité et d'espérance. Et ce message est clair : aimer sans condition.
Alors, en ce jour de la Sainte Famille, je lance un appel à mes frères et sœurs dans la foi. Ne limitons pas notre regard à un modèle unique. Ouvrons nos cœurs à toutes les familles, dans leur beauté et leurs imperfections. Offrons notre soutien à ceux qui en ont besoin, sans jugement, sans barrières. Car, au fond, n’est-ce pas cela que nous enseigne la Sainte Famille elle-même ? Un modèle d’amour et d’accueil, au-delà des conventions humaines.
Que nos prières aujourd’hui embrassent toutes ces familles : celles qui sont heureuses et celles qui peinent ; celles qui répondent à l’idéal et celles qui, dans leur singularité, témoignent aussi de la force et de l’amour de Dieu. Car en chacune d’elles réside une étincelle d’espérance.
Que Dieu nous bénisse en ce jour.
Didier Antoine