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Mardi 4 février 2025

Mardi 4 février 2025

Luc 11, 9-10

Notre Seigneur Jésus disait : « Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et il vous sera ouvert. Car quiconque demande reçoit, et celui qui cherche trouve, et à celui qui frappe il sera ouvert. »

Mon commentaire

Ce passage de Luc, souvent cité, est l’un des plus radicaux de l’Évangile, non pas par sa complexité théologique, mais par l’audace qu’il exige : demander, chercher, frapper. Trois verbes d’une simplicité brutale, qui nous placent face à une promesse divine sans clause de restriction apparente.
Mais la question qui demeure, surtout pour ceux d’entre nous qui ont pris de la distance vis-à-vis de l’Église, c’est : à qui demandons-nous ? Que cherchons-nous ? Où frappons-nous ?

Longtemps, l’Église a voulu répondre à ces questions à notre place, nous indiquant quoi demander (la grâce de Dieu), où chercher (dans la doctrine), où frapper (aux portes des sacrements). Mais lorsqu’on s’éloigne de cette institution, lorsqu’on s’aperçoit que ses murs sont parfois trop étroits pour nos doutes, nos colères ou nos élans de liberté, ce texte prend une autre dimension.

Le Seigneur Jésus ne dit pas à qui demander, ni ce qu’il faut chercher, ni où il faut frapper. Il ne fixe pas de cadre institutionnel, il ne réclame aucune soumission. Il nous met simplement face à nous-mêmes et à notre propre quête, avec cette certitude : celui qui persévère, reçoit.

Or, l’histoire de l’Église nous a montré que tous ceux qui ont demandé, cherché et frappé n’ont pas toujours trouvé des réponses dans ses murs. Certains y ont trouvé des silences oppressants, des portes fermées, des questions jugées inconvenantes. L’institution, figée dans ses dogmes et ses hiérarchies, s’est parfois éloignée de cette radicalité évangélique. C’est ainsi que beaucoup d’entre nous ont pris le large, non par rejet de la foi, mais par refus d’un cadre trop exigu pour contenir l’infini.

À vous qui, comme moi, avez pris de la distance envers l’Eglise institutionnelle… Vous avez frappé aux portes de l’Église et elles vous ont semblé closes ? Vous avez cherché un Dieu vivant et on vous a tendu un dogme inerte ? Vous avez demandé une vérité et on vous a imposé une obéissance ? Peut-être que nous avons mal compris ce verset. Peut-être que demander, chercher et frapper ne signifie pas attendre des réponses toutes faites, mais oser une quête plus libre, plus âpre, mais aussi plus authentique.
Alors continuez. Demandez encore, même si personne ne semble répondre. Cherchez ailleurs, là où l’on ne vous avait jamais dit de regarder. Frappez à toutes les portes, même celles que l’on vous avait interdites. Parce que si ce texte dit vrai… et tout en moi veut croire qu’il dit vrai… il y a, quelque part, une réponse, une lumière, une ouverture. Pas forcément là où on nous l’a toujours dit. Mais quelque part… sachez que le Seigneur Jésus fait route avec vous.

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