
Journal d'un catholique libertaire
Qui a pris ses distances vis à vis de l'Eglise, de sa hiérarchie et de son pouvoir
5ème jour de Carême : Se convertir et croire en l'Evangile

« Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l'Évangile. » (Marc 1,15)
MESSAGE
Le Carême est ce temps béni où résonne plus fortement l’appel du Seigneur Jésus à la conversion. C’est un appel exigeant et pourtant rempli d’espérance. Se convertir, ce n’est pas seulement changer de comportement, c’est aussi et surtout tourner son cœur vers Dieu, accepter de marcher sur un chemin de lumière et de vérité.
Quand notre Seigneur Jésus proclame ces mots, il s’adresse à chacun de nous. Il ne parle pas seulement aux grands pécheurs, ni aux cœurs rebelles, mais à tous. La conversion est une dynamique continue, une remise en question permanente, un retour incessant vers Celui qui est la source de la vie. Trop souvent, nous pensons qu’elle concerne les autres, les "éloignés", les "perdus". Pourtant, en chaque être humain, il y a des zones d’ombre, des attachements désordonnés, des résistances à l’amour divin.
Se convertir, c’est reconnaître humblement que nous avons besoin d’être sauvés. C’est accepter que notre propre justice ne suffit pas. C’est ouvrir les mains et le cœur pour recevoir la grâce qui seule peut nous transformer en profondeur.
Dans l’appel de notre Seigneur Jésus, la conversion est indissociable de la foi. Il ne s’agit pas d’un simple effort moral ou d’une discipline austère, mais d’un abandon confiant en la Bonne Nouvelle. Croire en l’Évangile, c’est croire que l’amour de Dieu est plus fort que nos péchés. C’est accueillir la Parole comme une lumière qui éclaire nos pas, comme une eau vive qui désaltère notre soif profonde.
Croire, c’est aussi entrer dans un mouvement : celui de la relation avec le Seigneur Jésus. Il ne suffit pas d’adhérer intellectuellement à un message, il faut se laisser saisir, transformer, toucher par la tendresse de Dieu. C’est une foi vivante, incarnée, qui doit nourrir nos choix, nos paroles, nos engagements.
La conversion et la foi ne sont pas un fardeau, mais une libération. Notre Seigneur Jésus ne nous demande pas de nous priver pour nous attrister, mais pour nous rendre plus vrais, plus libres, plus aimants. Loin d’être une contrainte, le retour à Dieu est un soulagement, une joie profonde, une renaissance.
Trop souvent, nous avons peur de nous convertir parce que nous redoutons de perdre quelque chose. Mais qu’avons-nous à perdre, sinon nos chaînes, nos illusions, nos blessures mal guéries ? Ce que Dieu veut, ce n’est pas nous condamner, mais nous restaurer. Il est le Père prodigue qui court vers son enfant perdu, qui l’embrasse avant même qu’il ait fini de parler.
Peut-être avez-vous pris vos distances avec l’Église, avec la foi, avec Dieu. Peut-être avez-vous été blessés par des incompréhensions, des épreuves, des silences trop lourds. Peut-être vous demandez-vous si ce chemin a encore du sens pour vous.
Mais sachez-le : Dieu n’a jamais cessé de vous attendre. Il ne vous reproche pas votre absence, il ne vous juge pas. Il vous appelle simplement à revenir, non pas par obligation, mais parce que vous avez une place auprès de Lui, une place unique que personne ne peut prendre à votre place.
L’Évangile n’est pas un livre du passé. Il est une parole vivante, un feu qui brûle encore, une promesse qui ne se dément pas. Peut-être que la foi que vous avez connue autrefois ne vous suffit plus aujourd’hui. Peut-être a-t-elle besoin d’être purifiée, renouvelée, réchauffée. Osez revenir auprès de Dieu, osez redécouvrir sa présence en vous-même si vous êtes éloignés de l’Eglise… Pour vous-même, pour cette joie profonde que seul Dieu peut offrir.
Le temps est accompli. Le Royaume est proche. Il n’est jamais trop tard pour répondre à l’appel.
Bon Carême à tous
Didier Antoine