
Journal d'un catholique libertaire
Qui a pris ses distances vis à vis de l'Eglise, de sa hiérarchie et de son pouvoir
Samedi 8 février 2025

Notre Seigneur Jésus disait : « Heureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent avec soin. »
MESSAGE
Il est fascinant de voir comment ce verset, si bref, condense une tension fondamentale du message chrétien : l’écoute et l’appropriation personnelle de la parole de Dieu. Le verset précèdent nous dit , une femme dans la foule disait à notre Seigneur Jésus à propos de sa mère (Marie) : ‘‘Heureuse la femme qui t’a porté’’. C’est pour cela que notre Seigneur Jésus lui répond : « Heureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent avec soin. » Notre Seigneur Jésus ne nie pas la valeur des liens du sang… le cri de la femme dans la foule venait justement louer sa mère –, mais il déplace le centre de gravité vers une relation directe et vivante avec la Parole.
« Bien plus heureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent avec soin. »
Ces mots résonnent d’une liberté intérieure peu mise en avant par l’institution ecclésiale. Notre Seigneur Jésus parle d’une écoute active, d’une parole qui vient bousculer, interpeller, mettre en mouvement. Il ne suffit pas d'entendre, il faut ‘‘garder cette parole’’, c'est-à-dire l'assimiler, la travailler, la laisser grandir en nous.
Or, combien de fois l’Église a-t-elle confondu cette ‘‘garde’’ avec un formalisme rigide, une obéissance contrainte ? L’écoute devient alors une soumission, et la parole, au lieu d’être souffle de vie, devient une structure d’ordre et de contrôle. Pourtant, notre Seigneur Jésus parle ici d’un bonheur radicalement libre, qui ne dépend ni des institutions ni des traditions, mais d’une disposition intime de l’être à se laisser transformer.
A vous qui avez pris vos distances avec l’Église, ce verset vous appartient autant qu’à ceux qui restent dans l’institution. Il ne vous somme pas de revenir, il ne vous condamne pas. Il vous rappelle simplement que la foi, la vraie, ne se limite pas à une appartenance religieuse, mais à une rencontre avec une Parole qui résonne encore en vous.
Car si vous lisez l’Evangile, c’est que cette voix n’a jamais cessé de vous parler. Il n’est pas question ici de revenir en arrière, mais d’accepter que Dieu marche toujours avec vous, même sur des chemins imprévus. Son bonheur n’est pas réservé à ceux qui restent ; il est pour ceux qui écoutent et qui, d’une manière ou d’une autre, gardent en eux cette flamme.
Alors, où que vous soyez, laissez cette l’Evangile vous toucher à nouveau, non comme un ordre, mais comme une invitation à vivre pleinement, librement, en vérité.
Amen
Didier Antoine