
Journal d'un catholique libertaire
Qui a pris ses distances vis à vis de l'Eglise, de sa hiérarchie et de son pouvoir
Mercredi 12 mars 2025

Pierre s'approcha de Jésus, et dit : « Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi ? Serait-ce jusqu'à sept fois ? » Jésus lui dit : « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. »
MESSAGE
Le pardon est souvent perçu comme une faiblesse, une capitulation face à l'offense subie. Pourtant, à travers les paroles du Seigneur Jésus rapportées dans Matthieu 18, 21-22, nous découvrons une vérité bouleversante : pardonner n'est pas se soumettre, mais choisir volontairement le chemin de la liberté intérieure. Lorsque Pierre demande à Jésus combien de fois il doit pardonner à son frère, il propose généreusement sept fois, croyant ainsi offrir une réponse large et exemplaire. Le Seigneur Jésus le surprend en répondant : « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. »
Par cette réponse étonnante, le Seigneur Jésus nous enseigne que le pardon ne connaît pas de limites, car il est précisément ce qui nous libère du poids de la rancœur et du ressentiment. Chaque fois que nous refusons de pardonner, nous nous emprisonnons nous-mêmes dans les chaînes d'une souffrance perpétuelle, revivant sans cesse le passé douloureux. Pardonner, au contraire, c'est briser ces chaînes, s'ouvrir à une vie nouvelle et permettre à la paix de Dieu d'envahir notre cœur.
Cependant, il faut reconnaître avec humilité que certains parmi nous ont subi des violences si profondes – corporelles, sexuelles ou psychologiques – que le pardon peut sembler humainement impossible. Face à de telles blessures, exiger le pardon immédiat serait une nouvelle violence. Dans ces circonstances douloureuses, il est important de confier à Dieu ce qui dépasse nos propres forces, car Lui seul connaît les profondeurs de notre souffrance. Dieu accueille notre incapacité à pardonner et chemine patiemment avec nous vers une guérison progressive.
Le pardon ne signifie pas oublier ou minimiser le mal commis, mais il implique une décision consciente de ne plus laisser ce mal dicter notre existence. C'est une victoire sur notre orgueil, une guérison de nos blessures intérieures, et un acte profond d'amour envers soi-même et envers les autres. Ce chemin n'est pas facile, mais il est nécessaire pour qui veut goûter pleinement la liberté promise par l'Évangile.
En ce temps particulier du Carême, le Seigneur Jésus nous invite donc à examiner nos relations, à identifier ces rancunes que nous portons silencieusement, ces blessures que nous entretenons, et à poser des actes concrets de pardon. Il ne s'agit pas seulement de pardonner à l'autre, mais aussi d'accepter humblement le pardon offert par Dieu, source inépuisable de miséricorde.
En ce Carême, à vous tous qui vous êtes éloignés de l'Église, peut-être blessés par ses imperfections ou déçus par ses manquements, sachez que le pardon est aussi une invitation à revenir vers l’essentiel.
Cependant, certains d'entre vous ont subi de terribles violences – corporelles, sexuelles ou psychologiques et pour vous, le pardon peut paraître impossible. Si tel est votre cas, confiez simplement votre douleur à Dieu, Lui qui porte avec vous le poids de l'indicible et ouvre patiemment un chemin vers la guérison. En faisant le choix courageux du pardon, vous faites également le choix de renouer avec votre foi. Dans votre sphère privée, vous pouvez incontestablement renouer avec votre paix intérieure. Venez tels que vous êtes, car la liberté du cœur commence précisément là où nous osons pardonner et être pardonnés.
Bon Carême à tous
Didier Antoine