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Matthieu 10, 32

Matthieu 10, 32

Notre Seigneur Jésus disait : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. »

MESSAGE

Il y a dans cette parole du Seigneur Jésus une exigence brûlante : celle du témoignage. « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes… » Ce verset a traversé les siècles, portée par des voix diverses, parfois instrumentalisée, parfois oubliée, mais toujours aussi radicale dans son essence. Notre Seigneur Jésus ne parle pas ici d’un simple assentiment intellectuel ou d’un acte de conformité à une tradition. Il parle d’un choix, d’une affirmation qui engage toute l’existence. Se déclarer pour Lui, c’est prendre position, c’est oser dire au monde ce qui nous habite, même si cela dérange, même si cela coûte.

Mais qu’en est-il lorsque ce monde qui devrait accueillir notre parole nous étouffe au lieu de nous élever ? Qu’en est-il lorsque l’institution censée porter le message du Seigneur Jésus devient une barrière plutôt qu’un chemin ? Ceux d’entre nous qui ont pris de la distance avec l’Église connaissent bien ce sentiment d’être étrangers dans leur propre maison. On nous a appris que témoigner du Seigneur Jésus passait nécessairement par une appartenance formelle, par des rites, des dogmes, des règles qu’il fallait suivre sans trop questionner. Mais en grandissant, en avançant, nous avons découvert que la foi ne se laisse pas si facilement enfermer.

L’Église, telle qu’elle s’est construite au fil des siècles, a souvent exigé des âmes qu’elles se conforment avant de s’exprimer, qu’elles obéissent avant de chercher à comprendre sous peine d’un châtiment éternel. Mais le Seigneur Jésus, dans ses paroles, ne demande pas cela. Il ne dit pas : « Quiconque respectera toutes les prescriptions… » ou « Quiconque suivra sans questionner… » Non. Il parle d’une relation directe, personnelle, qui ne dépend pas de structures humaines.
Et pourtant, le dilemme demeure : comment témoigner du Seigneur Jésus quand l’institution qui prétend Le représenter ne nous ressemble plus ? Faut-il se taire, se retirer, disparaître ? Ou faut-il au contraire oser croire que notre voix compte, même si elle n’entre pas dans les cadres établis ?
Le témoignage qu’Il attend de nous n’est pas une récitation apprise ni une posture rigide. Il est une manière d’être, une façon de vivre au milieu des autres, de porter en soi une lumière qui ne s’impose pas mais qui éclaire. Même loin des églises, même loin des pouvoirs, ce feu demeure. Il ne s’éteint pas parce que nous avons pris un chemin différent, parce que nous avons douté, parce que nous avons refusé certaines évidences imposées. Il est là, brûlant sous la cendre, attendant seulement que nous ayons le courage de le raviver.

À vous qui marchez en dehors des sentiers battus,
Vous qui avez pris de la distance, non par rejet du Seigneur Jésus, mais par rejet de ce qu'on en a fait. Vous qui n’avez pas tourné le dos à la foi, mais qui refusez qu’elle soit enfermée dans des cadres que vous ne reconnaissez plus. Vous qui cherchez à croire autrement, sans renier ce que vous êtes devenus.
Ne laissez personne vous dire que vous n’êtes plus des témoins. Témoigner du Seigneur Jésus, ce n’est pas réciter des formules imposées, c’est porter en vous son feu. C’est continuer à interroger, à douter, à espérer. C’est croire que l’amour passe avant la règle, que la vérité ne se laisse pas capturer par des institutions figées.

Le Seigneur Jésus n’appartient à personne. Ni à une Église, ni à une hiérarchie, ni à un pouvoir. Il vous appartient autant qu’à ceux qui sont restés. Il ne vous jugera pas pour vos chemins de traverse, mais pour la lumière que vous aurez laissée passer à travers vous et autour de vous, dans votre sphère privée. Alors, là où vous êtes, sans crainte ni amertume, continuez à avancer. Et surtout, continuez à aimer.

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