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Jean 3, 20-21

Jean 3, 20-21

Notre Seigneur Jésus disait : « Quiconque pratique le mal hait la lumière, et ne vient pas vers la lumière, de peur que ses œuvres ne soient exposées. Mais celui qui fait la vérité vient vers la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu'elles sont accomplies en Dieu. »

MESSAGE

Le Seigneur Jésus, dans ces versets, oppose deux humanités : celle qui fuit la lumière par peur d’être dévoilée, et celle qui, animée par la vérité, s’y expose librement. Ce contraste pourrait sembler manichéen, mais il n’a rien d’un dualisme rigide. Le Seigneur Jésus ne parle pas d’un clivage fixe entre les « mauvais » et les « bons », il parle d’un mouvement, d’une dynamique intérieure. L’homme est toujours en tension entre la peur de la lumière et le courage d’y faire face.
Quand l’Église a voulu être gardienne de cette lumière, elle a souvent confondu révélation et contrôle, vérité et pouvoir. Trop souvent, elle a exigé que nous nous agenouillions devant elle plutôt que devant Dieu lui-même. Pourtant, la lumière dont parle le Seigneur Jésus ne se laisse pas enfermer dans des dogmes ni administrer par des institutions. Elle brûle de l’intérieur, elle éveille les consciences, elle pousse à l’acte juste, mais elle ne se laisse jamais instrumentaliser.
Dans ce passage, ce n’est pas la foi qui sauve, mais la vérité mise en acte. Le verbe employé est ποιεῖν (poiein) : faire, accomplir. Il ne suffit pas de croire, il faut incarner la vérité, la risquer dans sa propre vie. Voilà une parole subversive, presque anarchique. Ceux qui ont peur de la lumière ne sont pas forcément les athées ou les impies, mais tous ceux qui préfèrent la façade au dépouillement intérieur, la soumission aveugle à l’inconfort du doute.

À vous mes frères et mes sœurs qui avez pris vos distances avec l’Église, vous êtes peut-être partis parce que l’institution a trahi votre quête de vérité. Parce qu’elle a voulu être une citadelle quand vous cherchiez un chemin. Parce qu’elle a étouffé vos questions au lieu de les accueillir. Mais si vous êtes partis, c’est sans doute aussi parce que la lumière vous brûlait trop fort pour être réduite à un cadre figé.
N’ayez pas peur de cette lumière qui continue de vous appeler chaque jour. Elle ne se trouve pas dans les murs d’une institution, mais dans chaque instant où vous choisissez d’être vrais, où vous posez un acte libre et juste. Notre Seigneur Jésus n’a jamais demandé qu’on l’adore, il a demandé qu’on le suive. Non pas dans l’obéissance passive, mais dans le courage de marcher à découvert, sans masque, sans refuge facile. Si l’Église institutionnelle vous a déçus, Dieu, lui, en revanche ne vous a jamais quittés.
Amen.
Didier Antoine

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