Parmi les figures politiques, certains se revendiquent catholiques conservateurs, se baladant de Zemmour à Philippot sans même faire un détour par Bardella. C’est assez curieux… il n’a pas fait campagne… mais du moment qu’il peut poser son logo sur une affiche officielle.
Bardella, quant à lui, représente une myriade de courants politiques : des individus de droite, de gauche, et même d’extrême gauche, tous unis par un ras-le-bol général face au déclin de notre pays. Une amie m’a dit un jour : « Il a du charme, il est sympa. » Mais pour moi, tout cela ressemble à un gloubi-boulga, une sorte de salade niçoise idéologique. Appelez cela comme vous voulez, cela reste un mélange indigeste.
Dans ma jeunesse, le paysage politique était plus structuré. À gauche, il y avait le Parti Socialiste, le Parti Communiste, et les écologistes qui s’alliaient lors des seconds tours. À droite, c’était le parti gaulliste, la droite classique, les centristes, avec aussi des écologistes dans leurs rangs. Ces formations avaient des incarnations claires, et on pouvait choisir son camp selon nos convictions ou les traditions familiales. Il y avait encore à cette époque une colonne vertébrale solide.
J’ai vu la politique et les politiciens se dégrader depuis l’Europe de Maastricht en 1993. J’avais 31 ans et j’y croyais fermement. L’Europe de la paix, de l’égalité, une nouvelle ère après la chute du mur de Berlin, l’Europe du plein emploi et tant d’autres promesses résonnaient en moi comme un avenir radieux. Avec conviction et espoir, j’ai voté OUI !
Aujourd’hui, après trente ans, je regarde en arrière avec une amertume croissante, constatant que ces idéaux ont été trahis par des politiciens idéologues… Tout ce que l’on m’a proposé, vendu a été trahi. C’est un constat flagrant ! C’est une Europe divisée, loin des rêves d’unité qui décide tout à Bruxelles par des commissaires non élus par le peuple.
Aujourd’hui, tout est fragmenté, idéologique, et certains politiciens renient même leur passé. Il n’y a plus d’incarnation forte, plus de solidité. Ce qui reste, ce sont des attaques personnelles, des insultes et des violences. Les débats de fond ont disparu, remplacés par des invectives constantes. Cela devient insupportable.
En tant que catholique libéral, je trouve dans l’enseignement du Christ une voie de sagesse qui m’invite, pour l’instant, à tourner le dos à ce merdier politique. Mon vote blanc est une expression de ce rejet, un acte de protestation silencieuse contre la dégradation du débat public et le manque de dignité de nos représentants.

Ainsi, j’ai voté blanc, non par choix facile, mais parce que je ne trouve plus en notre politique la colonne vertébrale qui pourrait soutenir mes convictions. En espérant qu’un jour, une nouvelle incarnation digne de ce nom, capable de rassembler sans trahir, de débattre sans invectiver, et de gouverner avec sagesse et intégrité.

Didier Antoine