Emmanuel Macron, notre Président, semble plus que jamais déconnecté des réalités du quotidien des Français. En tant que catholique, je m'efforce de voir le bon chez chacun, de trouver des raisons d'espérer, mais la politique me navre. C’est un bilan de quarante-quatre ans depuis que j’ai l’âge de voter. La dernière interview du Président Macron m'a laissé perplexe, pour ne pas dire inquiet.

Dès le début de l’interview, d’entrée de jeu (c’est le moment de le dire), le Président de la République a affirmé qu'aucune décision importante ne serait prise avant la fin des Jeux Olympiques, précisant mi-août comme échéance. Un coup dur pour les Paralympiques, ignorés d'emblée, une première bourde lourde de sens et révélatrice d'une certaine inconséquence. Cette annonce laisse planer un doute sur l'urgence et la gravité des situations actuelles.

Pourquoi alors dissoudre l'Assemblée nationale ? Pourquoi ce bruit et cette fureur ? Le tumulte des élections législatives anticipées a forcé des millions de Français à se déplacer avant les vacances, à recourir à des procurations. Le Nouveau Front Populaire a mis seize jours à proposer un nom pour le poste de Premier ministre… contre toute attente, le groupe est arrivé en tête et réclame la légitimité de proposer un Premier ministre. Paraîtrait-il que c’est la règle, mais ce groupe n’a pas la majorité absolue. Le Président de la République joue contre la montre. Il veut créer une coalition qui fait consensus. Si j’ai bien compris, il s’autoproclame Premier ministre. Le NFP, au bout de seize jours, propose une Première ministre que personne ne connaît pour voir cette proposition balayée en quarante-cinq secondes par un geste désinvolte du Président. Ce manque de considération et de dialogue est alarmant.

Le Président Macron semble jouer avec le feu. La rentrée s'annonce difficile et l'année scolaire promet d'être marquée par des perturbations en cascade. Les grèves, les manifestations et les désillusions sont à craindre. Les experts politiques peinent à prévoir ce qui nous attend… Pour dire. Le seul optimiste dans cet océan de doutes semble être le Président lui-même, une position étrangement isolée parmi les trente-neuf millions d'électeurs qui ont voté.

En tant que catholique, je crois en la valeur de chaque être humain, en la nécessité de l'écoute et du respect mutuel… en revanche, je ne crois plus en une politique qui se fait avec et pour le peuple. On le voit bien. Il est essentiel de revenir aux fondamentaux : écouter les citoyens, respecter les institutions et prendre des décisions qui renforcent le tissu social. Mais les politiques n’écoutent pas. Ils veulent leur petit pouvoir… leur petit privilège… le reste, ils s’en foutent royalement (l’adverbe n’est pas anodin).

Que Dieu nous guide dans cette période tumultueuse et nous donne la force de faire entendre notre voix pour un avenir meilleur.

Didier Antoine