
Journal d'un catholique libertaire
Qui a pris ses distances vis à vis de l'Eglise, de sa hiérarchie et de son pouvoir
L'Inquiétude d'un catholique libéral face à l'agitation politique en France
Publié le 12 juillet 2024

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En tant que catholique libéral, il est difficile de ne pas ressentir une profonde inquiétude face à l'évolution actuelle de notre paysage politique. La France semble aujourd'hui en proie à une agitation frénétique qui défie toute raison et tout bon sens.
Prenons l'exemple d'Adrien Quatennens, ce jeune membre de La France Insoumise qui ne s’est pas représenté aux législatives et qui, dans un élan de zèle révolutionnaire, appelle à une marche vers Matignon, évoquant la marche historique vers la Bastille. Certes, l'image est forte, mais elle est aussi profondément troublante. Comparer notre gouvernement républicain à la monarchie absolue de l'Ancien Régime, c'est nier les fondements mêmes de notre démocratie. Ce parallèle audacieux frôle l'irresponsabilité et risque de semer la division et le chaos plutôt que de rassembler et d'édifier.
Et que dire de Sophie Binet, cette figure éminente de la CGT, qui propose de mettre l'Assemblée nationale sous surveillance ? Cette idée s’apparente dangereusement à une dérive autoritaire. Les députés, élus du peuple, sont les garants de notre démocratie. Les surveiller de manière coercitive revient à nier la confiance des citoyens qui ont été placée en eux. En tant que catholique, je crois en la dignité de chaque individu et en la nécessité de respecter les institutions qui nous gouvernent, aussi imparfaites soient-elles.
Je n’ai pas voté, me diriez-vous ? Effectivement, comme beaucoup de mes concitoyens, je suis désillusionné par un monde politique qui semble avoir perdu toute boussole morale et intellectuelle. Les élus devraient incarner les valeurs de service, de dévouement et de responsabilité. Or, nous voilà face à des propositions qui relèvent plus de la provocation que de la véritable gouvernance. C’est ahurissant et profondément décevant.
Ma foi catholique m’enseigne le respect des autorités légitimes et le souci du bien commun. Nous devons nous rappeler que la politique est, avant tout, un service rendu à la société, un engagement à promouvoir le bien-être de tous. La surenchère verbale, les slogans incendiaires et les propositions radicales ne font qu’attiser les tensions et diviser davantage notre pays.
Le monde politique de la France est-il devenu fou ? À bien des égards, oui. Lorsque des responsables politiques et syndicaux en viennent à menacer nos institutions républicaines, il est légitime de s'inquiéter. La démocratie n’est pas un jeu de pouvoir ni une scène de théâtre pour des ambitions personnelles, mais un engagement sérieux pour le bien de tous. Ce qui m'inquiète dans ce bourbier de la politique actuelle, c'est que les chrétiens se déchirent et se haïssent. Moi qui entame une vieillesse, je n’ai jamais connu de telles violences. Dans un contexte où la société devrait favoriser l'unité et la cohésion, il est alarmant de constater que les divisions politiques semblent infiltrer et diviser même les communautés religieuses. Les chrétiens, traditionnellement perçus comme des promoteurs de paix, de tolérance et d'amour fraternel, sont aujourd'hui entraînés dans des querelles et des conflits internes qui compromettent non seulement leur témoignage mais aussi la stabilité sociale.
Cette situation est préoccupante car elle reflète une fragmentation accrue de notre société et un affaiblissement des valeurs de solidarité et de respect mutuel. Les dissensions politiques ne devraient pas être le terrain sur lequel s'installe la haine et la division parmi ceux qui partagent une même foi.
Il est essentiel de rappeler les principes fondamentaux de tolérance voulut par notre Seigneur Jésus, de dialogue et de respect mutuel pour surmonter ces tensions et reconstruire un tissu social plus harmonieux et uni. La situation actuelle appelle à une réflexion profonde et à des actions concrètes pour rétablir la paix et l'unité au sein des communautés chrétiennes et, par extension, dans la société dans son ensemble.
Didier Antoine